Test RP : Comment réagirez-vous si un homme mourrait devant vos yeux.

Mickael Robertson était mon voisin direct, son appartement étant tout juste à gauche du mien. C’était un homme bon, souriant, toujours chaleureux et toujours prêt à aider les autres dans l’besoin. Un brave zig. Nonobstant, sa bonté de cœur n’effaçait pas son horrible laideur, tant et si bien qu’il était presqu’infréquenté des files. Mick’ était plutôt court, trapu et complètement ventripotent. Sa manière de se vêtir était plutôt ringarde et l’odeur qu’il émanait était presque écœurante, tant elle était nauséabonde. Pas vraiment commode vu de cet angle. J’avais moi-même du mal à l’approcher avec tous ces points, mais j’faisais un effort étant le chef de la police et vu sa solitude criante. Un pauvre homme qui n’avait pas été gâté par la nature, en somme mais qui semblait tout l’temps persévérer.

C’est un soir que l’drame s’produisit. Sa mort pour être plus précis. J’revenais à mon domicile après une dure journée de labeur et avec une très belle fille sous l’bras. Autant dire qu’elle n’avait pas été facile à convaincre, mais vu ses gros nichons, mes efforts auront valu l’coup. Que j’m’étais dit. Jusqu’à c’que nous arrivâmes dans un grand couloir du bâtiment qui menait à mon appartement. Sur le chemin, nous rîmes gaiment, un peu pompettes, lorsque nous vîmes de loin une petite silhouette arrêtée en plein milieu du chemin. D’abord suspicieux, j’finis par me détendre lorsque j’reconnus l’bon vieux Mick’. Mais mon sourire s’effaça très vite lorsque j’pus distinguer le revolver qu’il avait en main. Revolver qu’il colla à sa tempe droite quand il nous aperçut…

Ma conquête du soir eut un soubresaut et resta tétanisée à la vue du p’tit homme. Aussi supris qu’elle, mais moins effrayé, j’pris mon courage à deux mains et tentai de le raisonner. L’homme ne voulut rien entendre et m’cria dessus. Sa voix criarde excita les quelques résidents du coin qui commençaient à gueuler depuis leurs appartements sans pour autant en sortir. Ils voulaient d’la paix et d’la tranquillité qu’ils disaient pour la plupart. Mais c’la n’était pas l’plus important, puisqu’il m’fallait éviter l’irréparable. J’me mis à lui sourire en essayant d’avancer lentement vers lui, mais il pointa le canon de son flingue vers moi en commençant à pleurer et commençant à raconter ses problèmes d’une voix toujours de plus en plus sourde. Dieu n’lui avait pas fait d’cadeaux jusqu’à présent, et le voilà qui n’supportait plus sa vie merdique.

Cette fois là, quelques résidents sortirent de leurs appartements avant d’voir l’horrible scène que Mick’ donnait d’lui. Certains se précipitèrent immédiatement à l’intérieur de leur planque, tandis que d’autres, au seuil de leur porte, restaient stupéfaits, abasourdis. Après m’avoir raconté son existence tragique pendant cinq bonnes minutes et sous l’attention des quelques résidents qui observaient la scène, ces derniers furent tout d’un coup accablé d’un lourd remord. Eux qui avaient passé leur temps à l’éviter, à le détester, à le traiter de tous les noms. Son histoire m’émut. Si bien que j’étais au bord des larmes. Larmes qui se mirent à couler le long de mon beau faciès, lorsqu’il m’fit un geste d’au revoir, avant de placer son arme sur l’une de ses tempes et de tirer…

L’coup retentit subitement. Et il fut assourdissant. L’homme eut un dernier soupir et tomba au sol avant qu’une mare de sang ne l’entoure. La jeune serveuse que j’avais réussi à draguer s’mit à fuir, très loin d’ici. Quelques personnes autour se mirent à vomir ou à rentrer lentement chez elles. Pour ma part, c’était l’flou total. J’avais pour habitude d’voir des cas d’homicides en tout genre. Mais celle là m’marqua tellement que j’me mis à pleurer en silence. J’réussis tant bien que mal à appeler des renforts, avant de m’avancer vers le corps ensanglanté que j’pris dans mes bras. J’fermai les yeux vitreux de Mick’ et me mit à psalmodier un psaume pour le repos de son âme. J’le berçais presque, à un tel point qu’on me crut fou pour un bon moment. Puis les secours arrivèrent. Ils eurent du mal à extirper le corps de mes bras, mais ils le réussirent tout d’même.

L’un de mes collègues me souleva et me raccompagna chez moi. J’avais l’regard vide et un comme un air de déjà vu. Cette situation m’rappela la mort de ma propre femme. Et j’redoublais de pleurs. Lorsque j’arrivai chez moi, j’vis la nourrice d’ma fille qui la blottissait contre elle. Les deux demoiselles étaient effrayées. Sans doute à cause du coup d’feu décisif et pas lointain. Lorsque ma fille m’vit, elle se précipita sur moi avant de commencer à geindre. J’me rappelai soudainement qu’il y avait elle, qu’il y avait encore mes parents, mes amis, et même que l’avenir promettait. Ce constat m’donna du courage pour arrêter de pleurer et essayer de consoler ma fille malgré ma chemise complètement tachée de sang. Rien que pour elle, j’ne devais pas faillir. Et en elle tout comme pour les enfants de son âge, l’avenir de Genesis promettait...

Même si à cet instant, Mick’ me manquait déjà…