« Réveil matin : 15 heures J'me réveille comme une fleur Marguerite dans le macadam A besoin d'un Doliprane Réveil matin : 15 heures J'me réveille comme une fleur »

… Foutu réveil… Et bien sûr, à l’heure à laquelle je me suis réveillée, c’est-à-dire vers 8h30, il passait du Tryo. Ce n’est pas que je n’aime pas cette chanson mais ça devient lourd à force de l’entendre. Bref, j’éteignis le réveil mais ne me levais pas tout de suite. Merde, j’ai encore le temps ! Je m’enveloppais dans mes draps encore une dizaine de minutes puis décidais qu’il était temps de me lever. Encore un peu endormie, je m’extirpais du lit puis m’étirais et je finis par aller vers la fenêtre pour m’en griller une. Le premier tube de nicotine de la journée. Ahh… Quelle sensation agréable… Après avoir fumé et jeté le mégot par la fenêtre, je me dirigeais vers le salon pour aller petit-déjeuner vite fait avant d’aller me laver et m’habiller. Une grosse journée m’attend aujourd’hui. J’ai pas mal de choses à faire tout de même, et ce même si je ne suis que barman, ce qui pourrait faire croire que je ne fous rien de mon temps avant d’aller au boulot mais faux ! Donc, je déjeune tranquillement en regardant les infos à la tv puis une fois fini, je vais à la salle de bain histoire de me laver puis m’habiller. Aujourd’hui, ce sera une jupe plutôt courte avec un bustier de couleur noire ainsi qu’une petite veste de couleur pourpre. Haussant ensuite mes bottes à ficelles noires, puis terminant par mes piercings et mon collier en piques, je finis par prendre mes affaires et partir de la maison. Descendant assez rapidement l’immeuble, je me trouvais sans aucun mal, à l’entrée en moins de 10min. En sortant, je me rallumais une cigarette puis je pris par la droite pour me rendre dans un premier temps au bar et faire l’inventaire de ce qu’il me manquait avant d’aller acheter quoi que ce soit. 15min plus tard, j’y étais.

Je fis alors l’inventaire et vis qu’il ne me manquait pas tant de choses que cela. Deux trois bouteilles de vodka ainsi que du vin blanc et du rosé. Je partis alors en acheter et une heure plus tard, je suis revenue. Oui, j’ai mis tout ce temps, pour la simple raison que ce que je sers à mes clients est de qualité supérieure alors il faut bien que je mette les moyens dedans […].

Le temps passa bien vite qu’il était déjà 20h30. Les premiers clients arrivèrent et s’installèrent à différentes tables. C’était pas mal pour une soirée d’avoir déjà du monde. J’avais ouverts le bar vers 17h00, pour ceux qui finissent plus tôt mais je n’avais vu presque personne, alors ça me réconforte un peu de voir pleins de monde à cette heure-ci. Mon employé à temps partiel était arrivée à l’heure comme d’habitude alors, je lui donnais en charge deux clients qui se trouvaient à une table, pendant que je m’occupais des autres. Certes, il n’était qu’à moitié plein et on pourrait croire que ce n’est pas grand-chose mais lorsqu’on vous demande un cocktail bien précis, c’est une toute autre histoire. Donc, pendant que je préparais les boissons, Lily allait les servir…
Vers 21h, la porte s’ouvrit et un homme plutôt grand et bien baraqué entra. Il était vêtu d’un grand manteau. En tout cas, ce n’était pas un de ces cas qui rentrent dans le bar en disant à voix haute ce qu’ils veulent. Non, on dirait qu’il se faisait plutôt discret. Je le regardais ensuite s’avancer vers le comptoir puis s’asseoir et je vis par la suite qu’il avait l’insigne de la police. Oh, j’ai intérêt à bien le servir et à bien me faire voir. Je n’ai rien à me reprocher mais étant déjà côtoyé les flics auparavant, je préfère attention…

• 'Lut beauté. T'aurais pas du vin pour s’rincer l’gosier ? N’importe l’quel fera l’affaire, héhé. Et sans glaçons, s’il te plait !

Je le regardais toujours puis me tournais pour prendre un vin rouge. Je ne savais pas trop s’il allait aimer mais il m’a bien dit n’importe lequel. Je me dirigeais alors vers un Fantasme Côte de Bourg ; apparemment l’un des meilleurs. Malgré que je sois barman et dirigeante de ce bâtiment qui plus est, je demande toujours des conseils à mon caviniste (fin celui qui vend du vin dans les caves). Je lui servis alors un verre puis le mit devant lui et souriait, comme toujours.

« Et voilà pour vous Monsieur. Vous faites partis de la police, n’est-ce pas ? »

Dis-je tout en lui montrant du doigt l’insigne qu’il y avait sur son manteau. Je lui souriais toujours puis en attendant sa réponse, j’encaissais quelques types qui partaient. Je lavais ensuite les verres utilisés adressant quelques regards à l’homme assit au comptoir. Un peu plus tard, lorsque je finis de laver les verres et que tout soit nikel, je me pris un verre de rosé de Californie puis m’asseyait sur un tabouret, derrière mon comptoir et regarda l’homme.

« A votre santé ! »

Puis je bus une gorgée de mon rosé que je trouvais plutôt bon. Un peu plus frais certes, il aurait été meilleur mais la faute d’avoir oublié de mettre la bouteille quelques heures auparavant. Puis, voyant qu’il n’y avait plus grand monde, je congédiais mon employée.

Je buvais alors tranquillement mon verre tout en regardant l’homme assis en face de moi. Je vis qu’il se contenait pour ne pas terminer rapidement son verre. Je souriais toujours comme je l’avais appris de mon maître, enfin celui que je considère comme mon sauveur de cette spirale de délinquance. De plus, il voulait savoir la marque du vin que venais de lui servir. Il devait apparemment être excellent, tant mieux. Avant que je n’aie le temps de lui répondre quoi que ce soit, je penchais la tête pour voir qu’un de mes clients avait bien bu et que par conséquent, il me fallait le mettre dehors. Je regardais ensuite rapidement les deux qui les accompagnaient puis je reconcentrais mon regard sur l’homme qui était en face de moi.

• Désolé… J’oublie très souvent d’être poli. Kieran. Kieran Gil Keegan. Pas la peine d’continuer à m’vouvoyer, ça à l’art d’me rendre plus vieux que j’en ai l’air. Appelle moi Kieran tout simplement, héhé.

Il s’appelait donc Kieran. Je ne retins que son prénom. Je ne pense pas qu’il soit si nécessaire que cela de retenir le nom complet. Tout en terminant mon verre, je le vis ensuite retirer son manteau et le poser sur ses genoux, je suppose, puis boire son verre petit à petit et le regarder par intermittence. Je ne répondis pas tout de suite, laissant comme un mystère planer sur nous quand je vis que les trois clients qui étaient encore assis venaient en ma direction pour payer leurs boissons. Voyant l’un des mecs bien bourré, je me déplaçais moi-même pour les faire payer et quand ce fut fait, je retournais derrière mon comptoir pour enregistrer le paiement, attendis qu’ils sortent et fermais le bar, qu’il ne reste que Kieran et moi. Je me remis à ma place exacte puis m’étirais un peu avant d’adresser un large sourire à mon tout dernier client qui reprit la parole :

« Tu travailles dans ce bar, ou est-ce qu’il t’appartient… ? Heu… N’t’en fais pas. C’est juste de la pure curiosité, pas un interrogatoire. »

Ce qui est drôle, c’est que je pris cette question pour une question tout à fait normal, pas comme un interrogatoire. Je souriais aussi mentalement que physiquement à cette phrase. Ayant fini mon verre, j’en profitais pour le mettre de côté, le temps de me retourner puis me baisser pour prendre dans le mini-frigo que j’avais mis en-dessous quelques amuse-gueules. Une fois pris, je les laissais un moment derrière, puis me retournais pour regarder Kieran et lui répondre, moindre des politesses.

« Très beau prénom en tout cas. Moi, c’est Even Riley Stark mais tu peux m’appeler Even ou Riley, les deux ne me dérange pas. Et sinon, et bien, le bar m’appartient en effet et je ne prends pas ça du tout pour un interrogatoire, ne t’inquiète pas. On me le demande souvent vu que je suis tout juste âgée de 22 ans^^. »

Tout en souriant plutôt chaleureusement, je le vis terminer son verre petit à petit et puis plus rien, vide. En effet, tutoyer est la meilleure façon en effet de faire connaissance, enfin je trouve. Et qui sait, peut-être que cela pourrait aller plus loin que de la simple connaissance. Je réfléchissais grandement à cette possibilité, commençant cependant à réfléchir pour me poser, avoir une situation tout de même stable. Puis, je sortis ensuite la bouteille de vin à sa demande, encaissais ce qu’il me donna comme argent puis lui rendis la monnaie et nous servis alors. Oui, trinquons à cette soirée.

« Si tu veux savoir la marque, c’est un Fantasme Côte de Bourg. Je ne connais pas bien non plus, à vrai dire. Et trinquons à cette soirée ! »

Mon sourire devenait de plus en plus grand parce que oui, je me sentais bien comme ça en compagnie d’un homme qui plus est très charmant et ce n’était vraiment pas tous les jours que je pouvais on va dire discuter comme ça tranquillement. Je me retournais ensuite pour prendre les amuse-gueules qui étaient encore frais puis les mis sur le comptoir en disant à mon client qu’il pouvait se servir autant qu’il le souhaitait. J’avais fais le plein ce matin, alors autant en profiter et puis, qui sait, il n’a peut-être pas non plus eu trop le temps de manger ce midi. Je sais bien à peu près comment fonctionne la police, vu que j’y suis allée plusieurs fois étant jeune u_u. Pour pouvoir plus manger aisément, je retirais le piercing que j’ai à la lèvre, ce qui aurait tendance à m’effeminiser encore plus que ce que je peux être malgré mon look pas banal du tout. Tout en buvant une gorgée de ce vin qui était plutôt pas mal, même si mes goûts en matière de vin rouge laissent à désirer, je lui souriais puis lui adressais la parole :

« Ca fait combien de temps que tu es dans la police ? Ce n’est pas trop chiant par moment ? »


C’était de la simple curiosité à vrai dire. Je n’avais jamais vraiment aimé ce travail mais c’était un citoyen tout comme moi, qui plus est mon compagnon de bar de ce soir si on peut dire ça et j’avais vraiment envie de le connaître un peu plus. Tout en attendant sa réponse, je me pris une cigarette, l’allumais et tirais une taffe dessus tout en prenant le temps de déguster ce petit plaisir si infâme pour la santé.

Je fumais alors tranquillement ma cigarette tout en regardant Kieran, assis en face de moi. C’est vrai qu’il était mignon, même très mignon. Je souriais d’ailleurs toujours, assise sur mon tabouret derrière le comptoir. Je bus ensuite une gorgée de vin, mais je le regardais toujours. Peut-on arriver à être fasciné par quelqu’un comme ça en si peu de temps ? Je ne pense pas ou bien, c’est qu’il y a un petit truc là-dessous. J’avoue, qu’il m’a tapé dans l’œil mais je ne le lui ferais pas savoir, enfin pas maintenant en tout cas. Peut-être un jour qui sait. En piquant dans les amuse-gueules, je l’écoutais ensuite répondre à ma question sur son boulot :

• Combien de temps hein… On peut dire une vingtaine d’années maintenant après un court service militaire… Et j’dois parfois t’avouer que c’est parfois chiant, effectivement.

Cela faisait donc assez longtemps qu’il était dedans. Intéressant. Je le vois bien courir sauver une jeune femme de trois mauvais types. Ouais, sérieux. Cette pensée m’en fit sourire puis je le regardais. Je pensais bien que cela devait être chiant surtout s’il est dans les bureau et qu’il doit s’occuper de papier et de tonnes de papiers toute la journée. On aura beau dire ce qu’on veut, mais même le métier de policier et ses succursales, ce doit être répétitif et vraiment pénible à force. Puis j’haussais un sourcil un peu étonné quand il me demanda si mon travail n’était pas harassant parfois. Devoir toujours surveiller lorsqu’un client trop soul s’approche de toi avec son verre pour limite te le balancer à la figure, pour avoir encore de l’alcool… Enfin, je me dis que j’ai tout de même de la chance de savoir me battre encore un peu avec mon passé assez expressif. Tout de même heureusement que ça n’arrive pas tous les jours sinon, je crois que je fermerais le bar beaucoup plus tôt que 23h. Etant perdue un peu dans mes pensées, c’est sa question qui m’en fit ressortir :

• C’est devenu bien vide tout d’un coup… Ton bar ferme dans quelques instants ?

Et avant même de contourner le comptoir avec mon essuie pour aller ramasser et nettoyer la table restante, je vis Kieran se lever de son tabouret pour se diriger vers les tables que j’allais pour débarrasser. Je le vis prendre les bouteilles et les verres puis me les poser sur le comptoir. Je le remerciais bien évidemment puis partis donner un coup de propre à la table, ainsi qu’aux autres tables voisines. Je le regardais ensuite, hochant la tête, grand sourire.

« Je te remercie de m’avoir aidé et oui, il va fermer en effet. Tu es mon invité spécial si on peut dire ça ».

Avais-je dis cela en rigolant quelques instants. Retournant ensuite derrière le comptoir, je commençais par mettre les bouteilles dans le conteneur derrière moi, un peu en retrait sur la droite et me baissant, je laissais sûrement une belle vue pour Kieran. Puis, après m’être relevée, je lavais assez vite les verres vides qu’ils restaient sur mon comptoir puis regardais de nouveau Kieran tout en lui souriant. Je m’étirais ensuite en long, n’étant pas si fatiguée que cela à vrai dire. Certainement que la journée avait été longue mais j’ai même eu le temps de refaire ma manucure et d’apprendre deux trois choses de plus à mon employé. Terminant vite fait mon verre, je ramassais par la même occasion celui de l’homme en face de moi et les lavais eux aussi, avant de prendre la bouteille et de la mettre de côté, n’étant pas tout à fait finie. Puis me retournant, je le vis accouder sur le comptoir, la tête entre ses mains, entrain de sûrement me reluquer joyeusement puis me parler :

« J’pourrai peut être te raccompagner chez toi à la fin d’ton service. Ou te filer un coup d’main si tu as encore du boulot à faire vu qu’tes employés n’sont pas présents. »

Je le regardais toujours, un regard plus soutenu puis souriais. Il me proposait alors de me raccompagner. Ce qui était tout de même très sympa parce qu’à cette heure-ci, il y a nombre de gens malfaisants qui rôdent dans les parages. Et même si mon passé de délinquante m’a appris comment réagir face à ce genre de personne, c’est toujours sympa de ne pas rentrer seule à la maison. Je repris ensuite mon piercing que j’avais soigneusement rangé dans la poche de mon veston puis le remis tout en regardant Kieran. Je rejetais ensuite mes cheveux en arrière puis lui souriais toujours, lui faisant un peace :

« Je veux bien que tu me raccompagnes Kieran. Ce soir, j’ai fini mon service et le bar est plutôt bien rangé pour une fois^^’. »

Lui dis-je en riant légèrement. Je m’avançais ensuite vers lui, pour m’apercevoir que j’étais quand même petite par rapport à lui. Cela ne me dérangeait pas de toute façon. Je me dirigeais ensuite vers la porte du bar, pour l’inviter à sortir et pour que je puisse le fermer à clé. Une fois que nous fûmes dehors, je restais quelques secondes sur le pallier puis lui pris la main et l’emmenais avec moi jusqu’à mon appartement. Je souriais toujours puis le regardais :

« Ah ouais, pour te répondre quant à mon travail ; en effet, c’est parfois très harassant ! Mais ça va, que j’adore ce boulot alors la journée passe plus rapidement. »

Et je continuais à marcher plutôt tranquillement, mais toujours main dans la main avec lui. J’étais d’une nature un peu fofolle, enfin de temps en temps du moins.